Parfois le sens des mots s’use avec le temps, et le mot disparaît avant que son sens ait changé, parfois il arrive de garder le mot alors que son sens a changé . Les mots « camarade « et « Grec » dont le sens dans la langue est indiscuté, entrent dans cette deuxième catégorie, car leurs sens sont différents de ceux qu’on leur prête encore ; et que ni ce sens ni ce prêt ne sont innocents.
Camarade et grec appellent donc deux remarques : la première sur camarade, son sens est ici celui que ce mot a pris dans la révolte du siècle dernier et des assauts contre ce monde, il est devenu le déguisement de toutes les traitrises et défaites du siècle passé.Ce mot s’était forgé dans des luttes sauvages et contenait le sens, la chaleur de la fraternité et de l’échange, entre ceux qui s’étaient choisis pour renverser ce monde. Il a depuis été transformé pour devenir celui des bourreaux de la contre révolution et du totalitarisme.
Grec est plus récent dans son ancienneté, il garde la force de la mythologie qui a fondé l histoire et d’un peuple qui le premier à voulu saisir le mouvement de la pensée de manière systématique.Il était , depuis ces dernières années, ce mot légèrement flou qui évoquait des émeutes lointaines et incompréhensibles, toujours étouffées, mais pour l’instant jamais totalement maitrisées.Depuis syriza, il a connu un regain de célébrité avec un gestionnaire chargé d’éteindre ces braises qui rougeoient encore à la porte de l ‘occident.
Bien que ce referendum qui n ‘est que l’autre forme du plébiscite, ait donné les pleins pouvoirs pour liquider le plus rapidement les dernières oppositions à des mesures qui serviront aussi prochainement à l’Espagne, les forces jetés dans la bataille montrent combien la peur est aussi présente dans le camp ennemi.
Le constat que l’on peut déjà tirer de ce moment, après le plébiscite d’ Alexis Tsipras, est que l’acceptation d’une antépénultième mesure d’austérité, apparemment renégocié, se fera sans doute maintenant très rapidement. Mais le simple fait que la moitié du « peuple » Grec se soit abstenu malgré la mobilisation de l’énorme machine consensuelle montre combien le feu est encore loin d’être éteint, et qu’une fois ces mesures adoptées, la partie continue en Grèce, mais aussi dans toute l’Europe.
Salut aux Koukoulofori
Mourad Beleksir pour International Socièty of Historical Defeat
International Socièty of Historical Defeat :Franck Chrétien , Najet Benshorf, Mourad Beleksir, Alexis Koufodinas, Jurgen Noll , David Ackermann, Lucia Pinot Grigio .